Édition du jeudi 4 mai 2006
Philippe Laurent (maire de Sceaux) estime que «les collectivités locales n'ont aucune leçon à recevoir du MEDEF»
Prenant connaissance des «37 propositions pour une meilleure maîtrise des dépenses publiques» éditées par l'Institut de l'entreprise, «filiale du Medef présidée par Michel Pébereau, par ailleurs auteur d'un rapport remarqué sur la dette publique», Philippe Laurent, maire de Sceaux (92), marque son «étonnement devant le caractère convenu et souvent idéologique des propositions présentées» et son «inquiétude de l'ignorance du fonctionnement des collectivités locales et des services qu'elles gèrent que traduisent ces affirmations»
Pour le maire de Sceaux et président de la commission des finances de lAMF, «l'organisation patronale fait preuve d'un certain culot en accablant le secteur public, alors même que les récentes mesures concernant la taxe professionnelle se traduisent par des milliards d'euros d'économies pour les acteurs économiques».
Il note que l'une des propositions consiste à «maîtriser l'évolution des concours de l'Etat aux collectivités locales», le document affirmant en attendre des économies pour l'Etat de 4 milliards d'euros, et relève une réelle convergence de vues avec certains membres du gouvernement sur ce point.
Il remarque également «le plaidoyer pro-domo de l'organisation patronale» qui affirme sans démonstration convaincante que l'intensification du recours à des partenaires privés permettrait une économie de 5 milliards d'euros et s'étonne que «pas une fois ne soit évoqué, comme source d'économies budgétaires, l'abandon de toute aide publique aux entreprises».
«Par de telles affirmations simplistes, c'est bien le service public local qui est remis en cause, estime Philippe Laurent. «Une fois encore, écrit-il, l'Etat et le patronat se mettent d'accord pour imputer aux collectivités locales la responsabilité de la situation difficile des finances publiques, ce qui est un comble. Chacun sait bien, d'ailleurs, que les mesures de rationalisation, certes toujours utiles, ne suffiront pas. Sans un effort collectif important, c'est à une remise en cause profonde du service public rendu notamment aux familles qu'il faut s'attendre. C'est un vrai débat de société. Il faut avoir le courage de le dire et de l'assumer, plutôt que de reporter sur les autres des responsabilités largement partagées».
Pour lire nos informations sur les propositions de lInstitut de l'Entreprise, voir lien ci-dessous.pt></sc
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